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Économie

La valeur résiduelle des voitures autonomes – Un défi pour l’avenir

Il y a quatre ans de cela, une étude anglaise pointait du doigt la décote vertigineuse des véhicules électriques. D’après celle-ci, une voiture électrique perdrait 80% de sa valeur après seulement 3 ans. Quel lien avec les véhicules autonomes ? Ces derniers représentent, à l’instar des électriques, le prochain grand défi automobile, et donc une parfaite inconnue pour les coteurs.

Attention, on parle ici des véhicules autonomes les plus performants, capables de rouler la plupart du temps, voire la totalité du temps, sans la moindre présence humaine. Des véhicules qui, selon l’échelle établie par l’Organisation Internationale des Constructeurs Automobiles, sont de niveau 4 ou 5. Pour l’instant, aucune voiture de série ne rentre dans l’une de ces deux catégories.

Encore à l’état de prototypes pour le moment, difficile de prédire quel sera leur destin sur le marché de la seconde main. Mais leur technologie innovante peut constituer un frein. Alors, quel avenir pour les véhicules autonomes ? Sur quoi devront s’appuyer les spécialistes du secteur pour définir leur cote de voiture gratuite ? Nous vous proposons ici quelques pistes de réponse.

Des facteurs pénalisants

Si, comme pour celles de véhicules électriques, la dépréciation des voitures autonomes pose un réel souci aux coteurs, ceci peut être expliqué par deux principaux facteurs. Premièrement, les voitures autonomes font appel à un arsenal technologique impressionnant. De très nombreuses caméras sont intégrées pour analyser le trajet routier et, par exemple, lire les panneaux de signalisation mais également détecter le moindre danger. Or, tant que la fiabilité de ces systèmes n’a pas été prouvée, il y a fort à parier que les acheteurs ne se précipiteront pas pour en acheter, aussi bien sur le marché du neuf que de la seconde main.

Au début des années 2000, l’arrivée massive des équipements électroniques, non encore parfaitement maîtrisés et fiabilisés, a causé bien du fil à retordre aux constructeurs automobiles. Renault, Peugeot ou encore Citroën, en ont payé les frais. Mais également des marques premium comme Mercedes ou Audi. Résultat, la cote de ces véhicules en occasion s’est effondrée. Et il était alors facile de trouver un modèle incriminé par ces problèmes électroniques à 50% voire 75% en dessous du neuf après seulement deux ou trois années de mise en circulation !

Deuxième problème, et ceci est lié à ce qui a été dit précédemment, que se passerait-il en cas de défaillance du système électronique ? La législation sur les véhicules autonomes évolue peu à peu mais constitue un cas d’école. Car, en cas d’accident, à qui incomberait la responsabilité ? Comment reporter la faute sur le conducteur s’il ne maîtrisait pas la voiture au moment du sinistre ? S’il est aujourd’hui possible de tester des véhicules autonomes sur la route, les compagnies d’assurance réfléchissent encore à une manière d’aborder ce défi. Tant que la loi n’a pas évolué à ce sujet, les acheteurs risquent fort d’être méfiants, ce qui impacterait logiquement la dépréciation de ces voitures.

Des atouts majeurs par rapport aux voitures électriques

Pourtant, les voitures autonomes, présentent des avantages non négligeables que n’ont pas les voitures électriques. Entre leur autonomie limitée, leur système de recharge qui impose de s’arrêter quelques heures avant de reprendre la route, leur tarif élevé en neuf et l’obligation de louer les batteries, les électriques imposent beaucoup trop de contraintes. Elles sont aujourd’hui encore majoritairement utilisées comme second véhicule du foyer.

Un véhicule autonome animé par un moteur thermique a donc plus de chance de rencontrer l’adhésion du public. Car il peut être utilisé sur de longues distances et peut être alimenté en carburant à n’importe quel moment. Par contre, il y a fort à parier qu’un véhicule autonome et électrique sera d’autant plus difficile à revendre et que sa valeur résiduelle sera très faible.

Les premières années, il sera sûrement assez difficile de vendre ou revendre un tel véhicule, surtout s’il est équipé d’un moteur électrique. C’est que, à la crainte de tomber en panne viendra s’ajoutera celle de ne pas avoir suffisamment d’autonomie et donc de ne pas pouvoir envisager de longs trajets. Cependant, d’ici-là, le rayon d’action des véhicules électriques sera très probablement bien plus grand. Et donc, quand la fiabilité des voitures autonomes sera maîtrisée, il y a donc toutes les raisons de penser que leur valeur résiduelle sera élevée. Mais ce n’est pas pour tout de suite. La marque Tesla, déjà bien avancée dans ce domaine, pourrait être la première à dégainer, mais pas avant la fin de l’année, au mieux. Renault parle également d’une commercialisation prochaine, mais aux alentours de 2020. Rendez-vous dans quelques années donc !


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