Les voitures autonomes : quel impact sur les assurances automobiles
Les voitures autonomes n’existaient autrefois que dans les œuvres de science-fiction, représentées dans des films comme I-Robot ou encore Minority Report. Aujourd’hui cependant, elles sont sur le point de devenir une réalité voire une banalité. Waymo, la filiale de Google dédiée à la voiture sans chauffeur, a maintenant dépassé depuis longtemps le million de miles parcourus à travers la Californie (plus d’1.400.000 km). Pendant cette phase d’expérimentation, les prototypes de Google n’ont été à l’origine que d’un seul accident (sans gravité).
Plus près, au Royaume-Uni, les premiers essais sur autoroute pour les voitures autonomes sont prévus pour 2019 et il est prévu que par 2025, une voiture sera capable de faire un voyage complet d’une destination à une autre, sans aucune intervention du conducteur.
IHS Automotive, une entreprise américaine d’information économique, prédit qu’en 2050, le nombre de véhicules autonomes dépassera celui des automobiles traditionnelles. À l’instar de toutes les innovations technologiques, il est probable que les voitures autonomes soient réservées au départ aux consommateurs les plus aisés. Les fonctionnalités semi-autonomes qu’on peut retrouver aujourd’hui (maintien de la trajectoire entre les lignes sur les voies rapides, gestion automatique de la vitesse lors des ralentissements) sont intégrées (sauf exception) sur de luxueuses berlines.
Cependant, ces mêmes innovations se retrouveront rapidement sur des véhicules plus modestes, en particulier grâce à la baisse des coûts des constructeurs sur une production à grande échelle. Des innovations comme l’ABS, l’ESP ou mêmes les vitres électriques ont suivi ce même scénario.
Comment les voitures autonomes affecteront les assurances ?
Les voitures sans chauffeurs auront bien évidemment un impact majeur sur le secteur de l’assurance. Sans se projeter dans un futur très lointain, il est possible d’imaginer un monde où la majorité voire la totalité des voitures serait autonomes. De ce fait, le risque serait « transféré » du conducteur au constructeur automobile et de la fiabilité de son algorithme. L’assurance pourrait donc facilement se transformer en une « garantie », propre à chaque constructeur ou à chaque système de conduite.
Les risques liés à cette approche sont immenses en cas de défaut du système de conduite autonome, ou même en cas de piratage. Un seul dysfonctionnement logiciel pourrait amener de larges catastrophes matérielles.
Il y a un consensus croissant sur le fait que l’industrie des assurances devrait reculer avec l’arrivée de ces technologies. Les accidents deviendront trop rares avec l’arrivée des voitures autonomes et le prix des assurances pourrait baisser voire disparaître. Mais les constructeurs automobiles auront toujours besoin d’une police d’assurance dans le cas d’une faille du système de conduite autonome.
En France, des compagnies proposeront bientôt une assurance temporaire aux usagers de véhicules autonomes, comme aux États-Unis.
